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Le traitement des batteries de voiture électrique en France

Cet article a été rédigé par Frédéric Shih le 29 juin 2023, avec l’aide de Marie-Odile Fontaine

Le marché du traitement des batteries de voitures électriques en France est en pleine évolution, avec différents acteurs travaillant sur des solutions de réduction, de réutilisation, de réparation et de recyclage des batteries usagées. Alors que le marché n’est pas encore mature, plusieurs initiatives ont été lancées pour relever les défis environnementaux et économiques liés aux batteries de voitures électriques en fin de vie.

Le recyclage n’est pas l’unique solution de traitement

Dès la phase de conception des batteries, les ingénieurs travaillent pour réduire la quantité des matériaux utilisés dans la conception des batteries, conduisant à réduire les coûts et le poids des véhicules.

En aval de l’utilisation des batteries, on explore la possibilité de réutiliser ces batteries à d’autres fins, telles que le stockage d’énergie domestique ou industrielle, ainsi que pour alimenter des systèmes électriques de petite taille.

Acteurs clés

Plusieurs acteurs majeurs sont impliqués dans le traitement des batteries de voitures électriques en France :

  • Le partenariat de Renault avec Veolia et Solvay : Renault collabore avec Veolia et Solvay pour récupérer les métaux précieux des batteries usagées. Ce partenariat vise à assurer une gestion responsable et durable des batteries en fin de vie.
  • The Future is Neutral : Cette entreprise a pour objectif de créer un écosystème de recyclage complet pour les batteries de voitures électriques en France. Elle travaille sur le développement de technologies innovantes pour maximiser la récupération des matériaux et réduire l’impact environnemental du recyclage.
  • Mob-ion : Cette entreprise se concentre sur la fabrication de scooters électriques et leur commercialisation sous forme de contrat de location, elle a inventé le concept de pérennité programmée, consistant à réparer les composants en fonction de leur durée de vie. Elle met en œuvre des idées innovantes pour recharger les batteries et les réutiliser en seconde vie. Elle se développe ainsi sur le marché du stockage de l’énergie par les batteries, sans oublier en fin de vie de récupérer les matériaux valorisables des batteries usagées et les réintroduire dans la chaîne de valeur.
  • Région Hauts de France : La région Hauts de France est engagée dans le développement de la filière du recyclage des batteries. Elle abrite actuellement quatre gigafactories, à savoir ACC (mai 2023), Verkor, AESC-Envision et Prologium (prévu pour 2026). Cette concentration d’usines de fabrication de batteries en France crée des opportunités pour la mise en place de chaînes de valeur de circularité à proximité des sites de production, réduisant ainsi l’empreinte carbone liée au transport des déchets et des matériaux recyclés.

Environnement réglementaire

Plusieurs organismes nationaux et internationaux participent à l’élaboration des normes et réglementations sur le recyclage des batteries de voitures électriques en France :

  • Union européenne (UE) : L’UE joue un rôle majeur dans l’établissement de normes et réglementations relatives au recyclage des batteries de véhicules électriques. Des directives telles que la Directive 2006/66/CE sur les piles et accumulateurs et les déchets de piles et accumulateurs sont utilisées comme base pour la gestion des batteries usagées.
  • Organisation internationale de normalisation (ISO) : L’ISO développe des normes internationales dans le domaine du recyclage des batteries. L’ISO/TC 300 est le comité technique responsable de l’élaboration de ces normes.
  • Commission électrotechnique internationale (CEI) : La CEI élabore des normes internationales dans le domaine de l’électricité, y compris les batteries. Le comité technique CEI/TC 21 travaille sur les normes relatives aux accumulateurs et batteries électriques.
  • Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : L’OCDE élabore des directives et recommandations pour la gestion des déchets, y compris les batteries. Son groupe de travail sur les déchets de l’industrie chimique (WGWCH) traite spécifiquement des questions liées aux batteries usagées.
  • Agences nationales et autorités réglementaires : En France, des organismes tels que l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) sont responsables de l’élaboration et de la mise en œuvre des réglementations relatives au recyclage des batteries.

Ces organismes collaborent souvent avec des experts, des associations industrielles, des ONG et d’autres parties prenantes pour élaborer des normes et réglementations appropriées dans le domaine du recyclage des batteries de voitures électriques.  En voici quelques exemples :

  • AFNOR (Association Française de Normalisation) : L’AFNOR est l’organisme français de normalisation. Il est responsable de l’élaboration et de la diffusion des normes techniques en France. L’AFNOR travaille en étroite collaboration avec les acteurs nationaux et internationaux pour développer des normes applicables à divers domaines, y compris le recyclage des batteries. Les normes élaborées par l’AFNOR peuvent être utilisées comme référence pour les pratiques de recyclage en France.
  • PFA (Plateforme de la Filière Automobile) : PFA est une organisation française qui regroupe différents acteurs de l’industrie automobile, notamment des constructeurs, des équipementiers et des fournisseurs.
  • AVERE (Association pour le développement de la mobilité électrique) : AVERE est une association qui promeut la mobilité électrique en France.

Préconisations

Le marché du traitement des batteries de voitures électriques en France est en plein essor et devrait prendre de l’ampleur dans les prochaines années à mesure que le nombre de véhicules électriques augmentera. Les projections à long terme indiquent que la demande de recyclage des batteries augmentera considérablement.

La vision de Liengéco est que les chaînes de valeur de la circularité soient installées à proximité des gigafactories afin de maîtriser l’empreinte carbone du transport des déchets et des matériaux recyclés.  Ma recommandation est donc que les acteurs chinois de la seconde vie des batteries se rapprochent des acteurs de gigafactories pour développer des stratégies de recyclage adaptées au marché européen, sur la base de l’expérience actuelle en Chine et tenant compte de l’évolution des réglementations européennes.

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